Journées "Les OGM face aux nouveaux paradigmes de la biologie" 11-12 février

Les journées d'études "Les OGM face aux nouveaux paradigmes de la biologie"

Voici l'annonce du colloque organisé dans le cadre du projet ANR-OGM "COBINA" qui se tiendra 147, rue de l'Université, Inra, Paris les 11 et 12 février 2009.
Introduction sommaire aux débats des journées d'étude

L'évaluation et la gestion des risques des OGM sont héritières du paradigme de la biologie moléculaire né dans les années 1960 et rendu prodigieusement opérationnel avec les techniques de l'ADN recombinant des années 1970. L'identification de séquences d'ADN contrôlant de nombreuses fonctions essentielles avait alors renforcé et légitimé le réductionnisme génétique. L'analyse des risques alimentaires et environnementaux des OGM s'est ainsi construite sur deux dogmes (cf. le livre bleu de l'OCDE en 1986).
On a en premier lieu considéré que la transgénèse n'introduisait pas de risque spécifique voire qu'elle se distinguait au contraire des techniques de sélection classiques par une plus grande précision et une plus grande prévisibilité. En second lieu, on a privilégié une conception additive des risques, les dangers d'un OGM étant considérés comme correctement identifiés dès lors que l'on connaît la plante et la protéine exprimée par le gène. Conformément à la culture épistémique de la biologie moléculaire classique, la « propreté » de la construction génétique était vue comme un objectif atteignable et déterminant de la sécurité des OGM.
D'autre part, lorsque les OGM sont apparus, les thèses dominantes de la biologie évolutive étaient que « les flux de gènes pourraient s'avérer jouer un rôle évolutif globalement insignifiant dans l'évolution » mais que « les flux de gènes dans la nature sont bien plus limités qu'on ne le pensait généralement » (Ehrlich & Raven, 1969). Cette conception, dominant la biologie des populations jusqu'aux années 1980, put conduire à minimiser l'impact écologique des plantes transgéniques.Mais ces dernières années, les avancées de la biologie ont profondément bouleversé les paradigmes antérieurs de la biologie moléculaire et du néo-darwinisme. La biologie moléculaire a connu une véritable révolution, avec la recomposition massive des façons de travailler et des compétences mobilisées (biologie à haut débit, bioinformatique…), avec la dissolution de la notion de gène (projet Encode, Nature, juin 2007), avec la mise en évidence de phénomènes épigénétiques transmis héréditairement, avec la découverte du nouveau continent des microARN, avec enfin le retour de la complexité et la montée des approches réseaux (biologie des systèmes).
La biologie évolutive et l'écologie ont également été révolutionnées : la théorie des métapopulations, la spatialisation des modèles et la disponibilité technique de marqueurs moléculaires permettant de tracer des flux de gènes sur de longues distances, à travers la « barrière » d'espèce, voire de porte-greffe à greffon, ont ouvert la voie à une vision beaucoup plus fluide et dynamique du vivant et à une vision réticulée – plutôt qu'arborescente – de l'évolution.Ces journées d'études viseront à prendre la mesure de ces transformations des paradigmes de la biologie et de la façon dont on pourrait être amené à l'avenir à repenser les impacts des OGM à la lumière de la nouvelle biologie.

Les journées des OGM s'organisent autour des avancées récentes de la biologie et des inflexions qu'elles apportent à l'appréhension des OGM et de leurs impacts, interviendront Denis Couvet (MNHN), Eric Jenczewski (Inra, Versailles), Pierre Capy (U. Paris Sud), Jane Lecomte (U. Paris Sud), Jean-Paul Renard (Inra, Jouy), Charles Auffray (Cnrs, Villejuif), François Kepes (Cnrs, Génopole Evry), Vincent Colot (ENS), Olivier Panaud (Univ. Perpignan) , Jean-Philippe Cointet (ISC, Inra-SenS), Jean-Paul Gaudillière (Inserm) , Bernard Chevassus-au-Louis (Insp. Général de l'Agriculture), Philippe Barret (U. C. Louvain), Fabien Nogué (Inra, Versailles), Hervé Vaucheret (Inra, Versailles), Yves Bertheau (Inra, Versailles), Antoine Messéan (Inra, Grignon), Alain Paris (Inra, Toulouse), Marc Lavielle (Université Paris Sud), Joël Guillemain (Cté Biotechnologies, Afssa) , E. Schoonejans, Thierry Pineau (Inra, Pôle de Toxicologie Alimentaire), Philippe Joudrier (Cté Biotechnologies de l'Afssa), Alain Toppan (Biogemma), Gilles-Eric Séralini (U. Caen), Pierre-Henry Gouyon (MNHN), et Frédéric Jacquemart (FRAPNA, Ht-Conseil).

Le programme complet des journées et l'inscription (gratuite et indispensable) sont en ligne sur :

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