Le Marais d’Orx, mon paradis

« La route serpente dans le parfum du sous-bois, pins des Landes à l’ouest, girolles et chênes pédonculés à l’est. Subitement l’itinéraire dégringole une pente, négocie un virage, dépasse les derniers arbres et là, surprise : une immense flaque d’eau grise bat des jetées de terre, avec le bruit de ressac d’une mer minuscule. » (Jean-Stéphane Devisse)

Après cinq ans en tant que chargée d’études dans un secteur qui n’avait rien à voir avec les fleurs et les papillons, je me suis réveillée un matin avec l’envie de changer de vie. Espace & milieux, à nous deux… Aujourd’hui, on peut dire que je suis servie ! Moi qui en avais marre de passer mes journées dans un bureau, me voici le nez au vent et les pieds dans l’eau, dans un site extraordinaire du sud des Landes : Le Marais d’Orx.

Cette zone humide est composée d’une mosaïque de milieux (plans d’eau, saulaies, roselières, prairies, jonçaies…) attirant un grand nombre d’espèces – amphibiens, reptiles, poissons, insectes, et sa situation géographique en fait une halte privilégiée pour les oiseaux migrateurs, et un site d’hivernage pour les anatidés.

Propriété du Conservatoire du Littoral labellisée en Réserve Naturelle Nationale et gérée par un syndicat Mixte, ce site, également désigné en ZPS et ZSC dans le cadre de Natura 2000, est en attente d’un opérateur pour mener la concertation autour des DOCOB.

Historiquement, le Marais d’Orx fut endigué à partir du 19ème siècle et devint un site artificiel à vocation agronomique. Au fil du temps et en fonction des propriétaires, ce domaine fut pour les riverains : source d’emplois, de subsistance, lieu de vie, de loisir, zone d’épandage… Pendant longtemps, il a été un espace privé très vaste aux us partagés, mais vivant un peu replié sur lui-même.

Aujourd’hui, les travaux de restauration des milieux naturels et la gestion récemment mise en œuvre lui restituent progressivement une fonctionnalité écologique, tandis que la réhabilitation du bâti aux fins d’accueil du public et le maintien d’usages agricoles ou de loisirs lui confèrent une valeur sociale. Cependant en dépit de ses 1000 ha, de ses qualités paysagères et de son avifaune remarquable, il n’est connu que des riverains, des naturalistes et de quelques amoureux des lieux.

Tout l’enjeu de ma mission est là : accompagner le développement et l’ouverture au public de ce joyau de nature ; en faire le catalyseur d’un projet de territoire qui unisse naturalistes, population riveraine et élus locaux ; traduire cette nouvelle dynamique dans les orientations des prochains documents de gestion. Dans cette optique, je suis notamment chargée de produire une analyse socio-économique et culturelle du site : Quels sont les usages – passés, présents, à venir – dans et autour du Marais d’Orx ? Qui sont les usagers de cet espace ? Quels en sont les impacts sur la qualité des milieux naturels ?

Entre visites de chantiers, entretiens, et cogitations intenses, autant vous dire que j'ai besoin de me détendre : fêtes de Bayonne, foie gras des Landes, plages (voire surfeurs ;-) ) d’Hossegor et de Biarritz. Ben oui, on a beau avoir le sérieux d’Espace & Milieux, on n’en reste pas moins des âmes sensibles…
.
.